Antoine de NORAY
Notre camarade Antoine de Noray est décédé le 7 avril 2019, des suites d'une intervention chirurgicale.
Il avait 70 ans.
Pierre SOLER ainsi que Michel MARSAN et son épouse ont pu représenter la promotion lors de ses obsèques qui ont eu lieu le 13 avril à l'abbaye de Maylis.
" Il est parti bien accompagné : famille, amis, anciens militaires... La cérémonie était belle."
"La cérémonie des obsèques a été très émouvante dans l'abbaye de Maylis, comble, en présence de sa famille et de très nombreux amis ."
Allocution prononcée par François Barral lors des obsèques de Guy GIBEAU le 17 juillet 2017
Il y a 44 ans Guy est entré en service, le 1er avril 1973 (déjà le sens de l’humour), comme soldat pour effectuer le service militaire.
Rapidement repéré, il suit la formation d’élève-officier de réserve et reste en situation d’activité, déjà chez les chasseurs, au 19° GC.
En 1975, décidé à servir son pays, il est à l’Ecole Militaire de Strasbourg pour préparer le concours de l’EMIA (Ecole Militaire Interarmes). C’est là qu’il y a 42 ans nous rencontrons.
Ayant réussi le concours il intègre avec nous la promotion Capitaine de Belsunce.
A l’issue, il choisit l’infanterie et, fidélité oblige, fait le choix d’une unité de chasseurs, le 8° GC à Wittlich.
Au grade de capitaine (1984-1986) il commande une compagnie de chars au 150° RI de Verdun.
Après un passage de 4 ans à la section technique de l’Armée de Terre à Bourges, comme officier expérimentateur - période trop longue « en moutarde » dit-il, - il revient (1993) à ses premières amours « bleu jonquille » au 19° GC à Willingen, comme chef de bataillon.
Puis à partir de 1996, il est affecté en état-major à Lille, où il passe au grade de lieutenant-colonel.
En 2001 il rejoint l’E-M de la Région Terre Nord-Ouest à Rennes « et toujours en bleu !».
2010 c’est le temps de la retraite à la suite de 37 années de service dans l’active.
Mais ce n’est fini car il « rempile » dans la réserve opérationnelle, dans la foulée, à la Délégation Militaire Départementale / Zone de défense, jusque dernièrement.
Servir, voilà tout Guy. Servir dans la droiture, avec une compétence éprouvée de son métier, avec un amour du travail bien fait et surtout le souci de l’humain. Le grade d’officier dans l’ordre du Mérite National, ses 9 lettres de félicitations, ses emplois en bureau du personnel et de la condition militaire, ses missions au profit de la reconversion en sont la preuve.
Fierté, voilà tout Guy. Pas une fierté de façade, provocatrice. Une fierté vécue dans les actions du quotidien, par un comportement de dignité. Fierté simple, entre autres, de la tenue « bleu jonquille » des traditions de son arme, les chasseurs, qu’il connaissait à fond. A Coëtquidan il arrivait qu’il nous chante à l’envie les refrains des bataillons de chasseurs, « les diables bleus » de 14-18. Il en tirait un grand bonheur, bien partagé.
Optimisme, humour et franc-parler, c’est encore tout Guy. Je n’ai pas souvenir que son humour fut blessant. Son franc-parler pouvait surprendre, mais pas humilier. Son optimisme sans faille c’est sa marque de fabrique. Déjà très fatigué il avait annoncé qu’il serait à la réunion annuelle de la promotion de 2016 et il y est venu. D’autres se seraient ménagé. Et il nous disait qu’il serait avec nous en Italie pour le 40° anniversaire de la promo en juin 2017. Seule la maladie l’en a empêché. Optimisme en co-rédigeant ces derniers mois un livre sur le char AMX 13 qui sortira bientôt en France.
Fidélité, voilà tout Guy. Fidélité à son pays, à son arme, à son engagement de jeunesse, à son école, à sa promotion et à ses origines dans la ferveur du quotidien.
Courage, ardeur et force morale, voilà tout Guy. Au moment où nous partions faire ce voyage de promotion en Italie et auquel il avait dû renoncer finalement, il m’a envoyé depuis son lit d’hôpital, ce message à lire aux camarades qui y participaient :
« Mon curé m’a conseillé de prier quotidiennement le Notre Père. Je lui ai désobéi, partiellement. J’ai choisi le chant de notre école, la Prière, écrite par l’aspirant Zirnheld en 1942. Tout simplement parce que les paroles « collent » avec ce que je vis au quotidien : je ne veux ni repos, ni même la santé, mais je demande à Dieu de me donner la foi, la force et le courage afin qu’au milieu de la tourmente et de la souffrance je reste sûr de moi. Je lui demande de me donner l’ardeur qui m’est nécessaire afin de mener cet ultime combat contre mon ennemi intime : le cancer.
Vous penserez à moi quand vous chanterez la Prière sur la tombe du capitaine de Belsunce, en Italie, au Garigliano »
J’ai eu la chance de passer deux heures seul avec Guy dans ses deniers jours. Je lui ai dit que nous avions chanté sur la tombe du capitaine, en pensant à lui. Et puis comme il me le demandait nous avons redit cette Prière ensemble.
Nous la chanterons tout à l’heure, comme Guy l’a souhaité.
En s’engageant dans les combats de la France Libre l’aspirant Zirnheld savait qu’il aurait ce qu’il demandait. Il a été tué un peu plus tard dans les sables de Cyrénaïque.
Guy n’a pas demandé la maladie. Mais son courage a été d’affronter, avec une lucidité exemplaire, cette tourmente qui l’a saisi depuis 2011.
Le capitaine de Belsunce, notre parrain de promotion, dont le courage faisait l’admiration de ses tirailleurs a été tué en lançant sa compagnie à l’assaut du mont Girofano en mai 1944.
Toi Guy, ton Girofano tu l’as pris d’assaut pendant toutes ces années de souffrance. Mais ce courage au quotidien tu le vivais depuis longtemps, surement soutenu par les paroles de ce chant, de cette prière entonnée ensemble il y a 40 ans déjà.
Au cours de ces deux heures passées ensemble tu m’as dit que tu avais été heureux de la vie que tu avais menée, de tes choix, de la belle famille que vous avez construite avec Brigitte ton épouse. Quand je t’ai quitté j’ai été surpris, je n’étais pas triste. Tu avais su me communiquer ton optimisme indéfectible.
Il y a quelques jours un camarade m’a écrit ; je vous le lis :
« Chose beaucoup plus importantes que toutes les marques extérieures souvent seulement apparentes, Guy a incarné dans la simplicité les vertus suprêmes de l’officier issu de nos rangs : esprit de service, l’endurance, la ténacité, la fidélité. »
Alors Guy, nous, ceux de la Belsunce nous sommes fiers de toi.
Brigitte, les enfants et les petits-enfants vous pouvez l’être aussi.
Jacques LE TENSORER est décédé le 20 septembre 2016.
Voici l'éloge prononcé par notre camarade Jean-Paul VALLIN lors de ses obsèques.
C’était début 1974. Jacques et moi nous étions rencontrés à Coëtquidan, où nous avions intégré le peloton EOR qui devait nous prodiguer les bases du commandement. Me faire un ami de ce jeune breton plein de vie et d’humour m’apparût comme une évidence, et par chance s’avéra plutôt facile. Nous ne pouvions pressentir que cette amitié se doublerait d’une fraternité d’arme que nul évènement ne mettrait à mal. Bien sortis du peloton, nous nous quittâmes à Paris pour rejoindre nos affectations respectives, lui à la Réunion, moi à Dakar. Avant de s’acquitter de ses obligations militaires, Jacques, l’aîné d’une fratrie de quatre garçons avait suivi une scolarité brillante, qui lui permettait d’appréhender avec la même facilité les sciences et les lettres. Cet éclectisme culturel lui resta. Notre service militaire terminé, nous nous retrouvâmes à Strasbourg en vue de préparer le concours de l’Ecole Militaire Interarmes.
C’est là que notre petite coterie s’élargit pour faire place à 3 personnages de dimension :
- Michel Albert, à l’esprit pratique et à l’humour dévastateur. Tu deviendras parrain de sa fille Aliénor
- Philippe Pondaven, égaré sur terre par quelque astéroïde, et dont il fallait trop fréquemment contenir la verve provocatrice
- Et Alain Burnet, qui parvenait à nous persuader des choses les plus improbables avec une rouerie toute levantine.
Puis il y eut Coëtquidan, en 1976-1977, et les déboulés sur Argenton, sur la côte sauvage bretonne, lors desquels jamais l’hospitalité de la famille Le Tensorer ne fut prise en défaut, pas plus que la complicité de son frère Jean-Paul ou d’Albert Le Borgne. Jacques, Michel et moi rejoignîmes ensuite Montpellier où se jouait notre affectation en régiment. Notre jeunesse s’arrêta là. Brutalement, la vie s’accéléra, les responsabilités s’accrurent et nos retrouvailles, à Paris ou ailleurs, furent dans l’institution plus souvent le fruit du hasard que de notre volonté propre. Après le 2ème Rima à St Lô, Jacques fut affecté comme commandant de compagnie à Papeete, où il se fit remarquer par son sens de l’organisation et son souci du facteur humain, puis de retour en métropole il intégra les services, se vit détaché en qualité de conseiller auprès de la Préfecture de Guadeloupe, où il fit la connaissance de Luce, revint à Paris où il reprit sa place dans les services, avant de rejoindre La Réunion, pour y occuper le même poste de conseiller du Préfet avant de mettre un terme à sa carrière et soutenir son épouse, adjointe du même préfet. Son temps libre, il le consacra à une maîtrise de droit, à la construction de leur maison réunionnaise et à quelques périodes de réserves.
Après que Luce eût pris sa retraite, le couple se fixa ici, à Coulaures, et les mois défilèrent vite, essentiellement dédiés à la restauration de la maison, à la reprise des contacts avec les amis, à quelques voyages. Survint la maladie. Instruit des progrès de la médecine comme de ses limites, Jacques ne fut à aucun moment dupe de l’équilibre des forces. Pudique chaque fois qu’il ne pouvait échapper à parler de lui-même, et simultanément conscient de son état autant que l’on peut l’être, il aura fait preuve de beaucoup de courage et d’élégance à faire comprendre aux amis que son mal était incurable et la fin entendue. Quoique non-dit, le message que tu nous laissas, à Anne mon épouse et moi-même, lors de notre passage au printemps dernier, était en ce sens fort lisible.
Ton charisme, cher Jacques, restera indissociable de toute évocation de toi, chez Luce que tu aimais tant, chez ta fille Marine, dans ta famille, chez tes amis et camarades de promotion. Pour moi, les moments d’ultime complicité, ceux où l’on se retrouvait assis et où la parole était superflue sont désormais révolus, mais je louerai longtemps ton amitié, entière, indéfectible, et vide de tout calcul.
Décès de Marc MICHARD
Nous avons appris avec tristesse le décès de notre camarade Marc MICHARD le 27 février 2016.
Marc avait choisi les Troupes de marine – Infanterie. Il avait alterné les affectations en métropole et en outre-mer depuis le 23° RIMA de Maisons-Laffitte pour finir au Tchad. Il avait commandé une compagnie au 2° RIMA et servi notamment à la Réunion, en Nouvelle-Calédonie et en Côte-d’Ivoire.
Il s’était installé avec son épouse à Guer près du camp de Cöetquidan et s’était engagé dans diverses causes, entre autres: l’organisation du pèlerinage de la Madone des motards de Porcaro qui rassemble chaque année jusqu’à 20 000 motards, le pèlerinage militaire international. Il aussi été le président de la société de chasse de Coëtquidan.
Les obsèques ont eu lieu le 1er mars à la chapelle Sainte Jeanne d’Arc au camp de Coëtquidan en présence d’une nombreuse assemblée. Quelques camarades ont pu s’y rendre (J-J. NICOLAS, G. GIBEAU, R. COUILLAUD, P-R. KOHN, C. GARDON).
La promotion Capitaine de Belsunce présente ses plus sincères condoléances à Marie-Sabine, son épouse et toute sa famille.
F. BARRAL
Éloge du colonel Marcel MARGAIL
par son camarade de promotion, le général 2S Jean-Pierre ORNANO,
en l’église Saint-Denis de Montpellier, le mardi 30 décembre 2014
Élevé par sa mère, Marcel entre, en 1943, comme enfant de troupe, à l’École militaire préparatoire des Andelys, repliée à Béziers de 1943 à 1948.
Le contexte de cette époque, marquée par l’occupation allemande, la Résistance, la Libération ainsi que l’influence de personnalités de l’encadrement militaire de l’école qui lui serviront de guides, incitent Marcel à persévérer dans la carrière militaire après son engagement initial contracté en fin d’études.
Il prépare, à Strasbourg, l’admission à l’École spéciale militaire interarmes qui forme alors les officiers. Il rejoint cette école en 1951, après sa réussite au concours, au sein de la promotion "Maréchal de Lattre".
Ayant choisi l’infanterie métropolitaine à sa sortie de l’ESMIA, en 1952, il est affecté après son passage à l’École d’application de l’infanterie, dans une formation des Forces françaises en Allemagne, puis rapidement désigné pour servir en Extrême-Orient alors que l’armée française livre ses derniers combats en Indochine.
Avec son unité, le 22èmeRégiment de tirailleurs algériens, il est rapatrié sur l’Afrique du nord en 1955, sert au Maroc, puis rejoint Lunéville en 1956. Il suit, en 1957, le stage d’observateur-pilote de l’Aviation légère de l’armée de terre. Cette période se révèle comme très importante pour lui.
Au plan personnel, il épouse, à Lunéville, Nicole.
Dans le domaine professionnel, il découvre l’ALAT, la troisième dimension et une conception différente du combat. Il sert comme observateur-pilote à Sidi-Bel-Abbès de 1957 à 1960 et effectuera 1300 heures de vols opérationnels dont une bonne partie dans le Secteur de Saïda commandé, alors, par le colonel Bigeard.
Sa très belle conduite au feu lui vaudra quatre citations dont une à l’ordre de l’armée.
Au plan familial, naissent, en Algérie,, Isabelle en 1958 et Éric en 1959.
Marcel poursuit sa carrière dans l’ALAT de 1960 à 1969, tant au Centre d’instruction et de spécialisation de Nancy qu’en Algérie, de nouveau à Sidi-Bel-Abbès.
Promu entre temps capitaine puis chef de bataillon, il est muté en 1969 au 19ème Groupe de chasseurs mécanisé stationné en Allemagne puis, toujours en Allemagne, à l’état-major de la 11ème Brigade où il servira de 1972 à 1975.
Durant ces périodes, Nicole et Marcel auront deux autres enfants, Ségolène née en 1963 et Thibaut en 1972.
En 1975, Marcel est désigné comme commandant de l’École militaire interarmes à Coëtquidan. Durant trois ans, il vivra une expérience qui le marquera profondément, celle de la formation de trois promotions d’élèves-officiers. Il s’implique pleinement dans cette mission qui le passionne et qu’il accomplira avec succès.
Promu lieutenant-colonel en 1976, il rejoindra, en 1978, l’état-major de la 5ème Division blindée en Allemagne comme chef du bureau logistique, sera promu colonel en 1980 et affecté au Commandement de l’ALAT, en 1982, comme chef du bureau "études" chargé de l’ensemble des questions relatives à la troisième dimension dans l’armée de terre.
Sa très bonne connaissance de l’ALAT et sa grande expérience le désigne pour être le représentant de l’armée de terre au sein de la direction de la circulation aérienne de 1984 à 1988.
Placé en position de retraite en 1988, il quitte l’uniforme avec les insignes d’officier de la Légion d’honneur et de commandeur de l’ordre national du Mérite.
Installés à Montpellier, Nicole et Marcel mettent en œuvre un projet déjà amorcé : effectuer, au moins une fois par an, un voyage dans un pays ayant apporté des éléments de civilisation au monde. Ils accompliront ainsi quelque 95 déplacements qui les conduiront sur tous les continents.
Au retour, chaque voyage fait l’objet d’une restitution appuyée sur un montage photographique afin de pouvoir être diffusée. Marcel sera ainsi conduit à faire quelque 90 exposés aux adhérents de l’Université du tiers temps de Montpellier et de l’ordre de 150 présentations dans des maisons de retraite, dans le cadre du volontariat au service de l’art.
L’esprit toujours en éveil, il explore sans relâche des domaines que ses occupations professionnelles l’avaient empêché d’aborder. Des ennuis de santé étaient venus contrarier ces activités depuis quelque temps.
Tout au long de sa carrière, Marcel aura fait preuve de courage, de détermination, de force de caractère, de conviction, d’enthousiasme pour ne citer que quelques traits de sa personnalité. C’est dans ces qualités qu’il puisera pour faire face à la maladie, quand sa santé se dégradera sévèrement ces derniers mois.
Très attaché à sa famille, il était fier de sa descendance qui, outre ses quatre enfants, compte quinze petits-enfants et huit arrière-petits-enfants.
Nous assurons Nicole et sa grande famille de nos sentiments de profonde sympathie et de tristesse.
En disant adieu à Marcel, ses camarades de promotion lui expriment leur respect et leur estime.