Naissance : 11 septembre 1950
Décès : 16 juillet 2005
A notre cher camarade Patrick Chatrousse qui nous a quitté le samedi 16 Juillet 2005
Mon cher Patrick,
En tant que fine de la Promotion Capitaine de BELSUNCE, c’est à moi que revient le très lourd honneur de te rendre hommage aujourd’hui. C’est un honneur que je revendique de tout cœur, même si l’affection qui nous unit me rend la tâche particulièrement difficile.
En ces tristes moments, plutôt que d’évoquer ta carrière militaire toute entière destinée au service de notre pays, je préfèrerais raviver quelques images de ta forte personnalité, des images qui symbolisent le mieux ton parcours, ta volonté, tes aspirations, ta noblesse de cœur, parler du camarade de promotion que nous avons tous apprécié, de ces qualités qui te caractérisent et qui sont, de toute façon, indissociables de ton dévouement au service des armes de la France.
La première de tes qualités est indéniablement une irrésistible envie de servir le pays. Dès ton intégration à Coëtquidan, tu nous le prouvais, non seulement par ton dynamisme et ton désir de réussir, mais également en t’investissant dans la promotion, en acceptant des responsabilités au service de tes camarades.
Compte tenu des enjeux qui nous attendaient à l’issue de l’Ecole Militaire Interarmes, il fallait assumer ce choix qui aurait pu perturber tes ambitions à la sortie. Jamais tu ne t’es posé la question, simplifié la vie ou facilité la tâche en renonçant à tes choix.
Ta dimension te permettait de conjuguer travail et obligations morales, si lourdes, que fussent ces dernières.
Mais cette volonté de servir demande courage, abnégation, générosité et Foi, des qualités que tu possédais et qui furent mille fois sollicitées à l’Ecole d’Application de l’Infanterie, au 13ème Régiment de Dragons Parachutistes, avec les Elèves Officiers de Réserve, à la tête de la 1ère Compagnie du 39ème Régiment d’Infanterie, puis au 44ème Régiment d’Infanterie.
Compagnon très réservé, tu ne cherchais jamais à te mettre en valeur, et ta rigueur, ta droiture morale, ton calme, rassuraient les personnes qui avaient la chance de mieux te connaître. Comme chacun d’entre nous à un moment donné, tu as connu des périodes difficiles, mais ta Foi en ton pays, en ta mission, en ton destin, était si forte qu’elle semblait balayer le doute et surpasser le scepticisme. Si, par hasard, il t’arrivait de t’interroger sur ce métier, notamment lors de nos réunions, très vite alors l’homme de devoir, l’homme d’action, l’homme de caractère reprenait le dessus.
La noblesse de ton idéal, mon cher Patrick, prend toute sa valeur dans le partage que tu as su en faire avec Béatrice et les enfants. Leur courage, leur cohésion, leur combativité, leur dignité dans ces tristes moments et l’esprit de famille qui les a animé tout au long de ton calvaire ont été exemplaires et ont forcé notre admiration.
Tu as une très belle famille, toute à ton image, et tu peux en être fier.
Enfin, si notre très saint Père Jean Paul II, que nous avons invoqué quotidiennement sur ton lit de souffrance n’a pu te venir en aide, nous sommes persuadés qu’il t’a accueilli en ce paradis auquel nous croyons tous, où tu as déjà retrouvé tous les êtres qui te sont chers et d’où tu continueras à protéger Béatrice et les enfants comme tu l’as si bien fait ici-bas.
C’est grâce à des personnalités comme la tienne, mon cher Patrick, que nous sommes fiers d’appartenir à la promotion "Capitaine de BELSUNCE ".
Adieu cher camarade.