Décès : 9 novembre 2010
Notes : ABC
Photo 2009
Mot adressé à Alain Burnet au nom de la promotion Capitaine de Belsunce et de tous ses amis à l'occasion de ses obsèques
Alain, Max,
Tu avais deux prénoms, comme les deux visages d'une personnalité qui aura compté dans notre génération d'officiers. Bon élève, cavalier précoce et doué, tu choisis dès 18 ans en 1971 la carrière des armes : ESOA à Saumur puis sous-officier au 4ème Chasseurs, tu rejoins Strasbourg en 1975. A Coëtquidan d'où tu sors 3ème de l'EMIA, à Saumur où tu es élu président de promotion des " fils de Foucauld ", puis au 7ème Chasseurs à Arras, tu affiches d'emblée ce qui sera ta marque : une façon inimitable d'être et de commander.
Sérieux et exigeant pour l'essentiel, détaché vis-à-vis de l'ambition et des conventions, tu dopes avec un humour complice l'ardeur de tes " troupes " grâce à un don exceptionnel pour la camaraderie et une imagination débridée pour les activités " hors service ". On pourrait faire un gros livre de ton " art du dégagement " où tu n'as jamais été en reste...
A partir de 1980, tu sers pendant 17 années d'affilée à la Légion étrangère, la grande affaire de ta vie militaire. Tu y trouves tout ce que tu rêvais d'y vivre " More Majorum " (à la manière des Anciens). Cette devise te va bien et tu fais " cœur " avec la mystique de ses déserts pleins de " bons mecs ", ses traditions d'exigence, de fraternité, de dévouement à cet " étranger devenu fils de France ", qui te plaît profondément. Dans ton tour du monde, tu fais étape 3 fois à Orange au 1er REC, 2 fois au 3ème REI en Guyane, 4 ans au 6ème REG à Laudun ; en opération extérieure : à Mayotte, à Djibouti, au Tchad où tu es cité. Le fil vert et rouge de ce parcours atypique - non diplômé - est de servir " dans ta chère troupe ".
Tu assumes ton choix de ne cultiver, parmi tes nombreux talents, que ceux qui te donnent du plaisir à vivre et à agir. C'est sur cette ligne : l'éducation, la transmission, que tu resteras, après ton départ de l'armée comme lieutenant-colonel en 1998, au CFA Stephenson puis comme commissaire général des scouts musulmans de France ; j'ai été témoin de ton engagement personnel et de ton empathie.
Derrière le bon vivant parfois incisif perçait un homme sensible, intelligent, attachant et généreux à l'extrême, à la pudeur complice et délicate qui ne se payait pas de mots pour vivre au quotidien l'Honneur et la Fidélité et évoquer avec bonheur ta femme Cathy et ton fils Guillaume dont tu étais très fier.
Comme à d'autres, tu m'as dit un soir de fête : " je ne sais pas si je vivrai longtemps mais, au moins, j'aurais bien vécu ". Cette formule prémonitoire fait écho à notre peine d'aujourd'hui.
Merci Alain, merci Max d'avoir intensément vécu et servi l'amitié forte des frères d'armes. Ton sourire contagieux, ton élégance teintée de fantaisie, tes arrivées à l'improviste nous manqueront.
En guise d'adieu, je cite quelques mots d'une belle chanson que tu aurais pu inspirer : " il est libre Max, il est libre Max, y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ! ".
Le 17/11/2010 - MD